15 Avril 2017
Un peu d’histoire :
Saint-Julien-En-Genevois, Sous-Préfecture Du Département De Haute-Savoie, est située entre les rivières l’Arande et l’Aire, les montagnes du Jura et le Salève, le lac Léman et le lac d’Annecy. La ville a été le théâtre de nombreux troubles historiques et son évolution est étroitement liée à celle de Genève.
Les Allobroges, population gauloise qui habitait la région, sont sans doute les fondateurs de l’axe Genève-Condate (Seyssel). Le Rhône n’étant plus navigable au sortir de Genève, il fallut créer un axe routier permettant de relier les ports de Genève et de Condate afin notamment de rejoindre Lyon et Marseille. St-Julien se trouvait sur cet axe routier.
En 443, le peuple Burgonde s’installe au bord du Lac Léman, fonde le premier Royaume de Bourgogne avec, pendant 30 ans, Genève comme capitale. Les vestiges retrouvés notamment dans la Grand Rue confirment l’existence d’une bourgade dès cette époque. D’autres travaux encore, notamment dans le quartier du Puy-Saint-Martin et lors de la construction de la nouvelle église au XIXème siècle, ont fait ressurgir des vestiges romains et mérovingiens.
Avec la construction du château Seigneurial de Ternier au début du XIème siècle (aujourd’hui il n’en reste que les ruines), la présence régulière des comtes de Genève, et de leur entourage, fait naître une nouvelle activité et rend indispensable l’établissement d’une hostellerie à proximité. La ville, dont le nom antique pourrait être Posterla, est nommée Saint-Julien à partir du XIIIème siècle, nom du saint patron des voyageurs.
À partir du XVIème siècle St-Julien s’accroît au détriment de Ternier. La création de la frontière internationale en 1816 entre le royaume de Piémont-Sardaigne et la Suisse favorise la petite ville qui devient le siège d’une administration provinciale.
La ville de St-Julien est en constante mutation. Dès les années 60, de nombreuses constructions immobilières remplacent au fur et à mesure les fermes et les exploitations agricoles (en 1965 la commune comptait 42 exploitations). Aujourd’hui, plusieurs styles continuent de cohabiter.
Du style Sarde, au classicisme français en passant par l’Art déco ou encore l’architecture rurale des anciennes fermes.
Tout au long de notre visite nous découvrirons les portraits de personnalités de St-Julien, des pans de l’Histoire, la diversité architecturale du centre-ville, sans oublier les constructions d’aujourd’hui.
Le Blason de Saint-Julien-en-Genevois est inspiré de celui des Comtes de Ternier. D’or à trois pals d’azur, deux griffons affrontés du champ brochant sur le tout.
La Croix de Chabloux
Le Domaine David
Il comprend une maison de maître, une ferme et un parc-jardin.
Le domaine est construit à partir de 1730. En 1766, il devient la propriété de la famille Jaquemart puis il est acheté en 1917 par Fernand David, homme politique et notable de la région. La maison de maître a été agrandie et transformée au gré des besoins des propriétaires. Au noyau primitif ont été accolés une tour "moyenâgeuse", un avant-corps polygonal et une vaste véranda. On retrouve dans certaines pièces des éléments de décors de style Art déco provenant de l’Exposition Internationale des Arts Décoratifs et Industriels Moderne de Paris de 1925, dont le commissaire principal était Fernand David.
La Grand Rue
Cette voie historique qui reliait Genève à Chambéry était, jusque dans les années 50, en partie couverte de vignes. Il était possible d’y accéder par le tram dès 1889. Celui-ci trouvait son terminus en face de la mairie. Comme aujourd’hui. De nombreux commerces avaient pignon sur rue : l’Auberge du Cheval blanc, la Maison Falda et sa droguerie-parfumerie, le Coiffeur Canel père et fils, la Maison Carillat pour ses confections-Nouveautés. C’est ici que l’on découvre le vieux centre.
La Fromagerie Girod
Le bâtiment a été construit dans les années 1920 par l’architecte Moynat de Thonon-les-Bains. Située à l’entrée de St-Julien, le lieu était destiné à abriter un garage. Finalement ce sont les Fromageries Girod, alors situées à Beaumont, qui s’y installent pour implanter leur centre d’affinage, leur service d’expédition et leurs bureaux jusqu’en 1992. En 2002, la mairie se porte acquéreur du bâtiment pour le réhabiliter, et en 2007, l’Arande, maison des activités est inaugurée. Une croix de mission datant de 1883 se situe à l’arrière du bâtiment.
Le Passage de la Ferronnerie
Près du pont de la ferronnerie a résonné jusqu’en 1955-1958 le bruit du marteau du maréchal-ferrant sur l’enclume
Les Fontaines
Les fontaines et les lavoirs, longtemps essentiels à la vie quotidienne, se situaient à proximité des fermes et alimentaient en eau les familles et les troupeaux. Vers 1910 l’eau courante arrive dans les maisons du centre-ville et les fontaines disparaîtront après 1945. La Fontaine située aujourd’hui près de la Poste, qui date de 1826, est certainement la plus ancienne de la Ville. On peut lire sur la colonne les noms de P. Sage et J. Recoux, à l’origine de sa construction. Pour des raisons d’aménagement du centre-ville, celle-ci a souvent été déplacée.
Le Jardin du Cheval Blanc
Le nom de ce jardin évoque le temps des diligences et remémore l’existence de l’Auberge du Cheval Blanc. Ce lieu, réputé dans la région, était apprécié des voyageurs et marquait une étape habituelle pour les commerçants. L’ancien bâtiment n’existe plus mais la tradition se perpétue avec l’enseigne La Diligence.
L’Église
L’église précédente, construite en 1702 et détruite en 1862, se tenait à la place du bureau de Poste. L’église actuelle, dont l’architecte est Gérard Crotte, est dédiée à Saint-Julien de Brioude, légionnaire déserteur mort en martyr en défendant sa foi. Elle a été dessinée par l’architecte diocésain Ignace Monnet et son clocher-porche par Louis Boymond. Malgré les transformations de 1967, influencées par le Concile de Vatican II, l’édifice laisse transparaître sous l’immense toit de type nordique son style néogothique d’origine. Monseigneur Joseph-Marie Paget, dernier évêque de Genève repose dans l’église, à droite du chœur. Une plaque commémorative à l’entrée le rappelle.
La Maison Lavorel
La première mention retrouvée concernant l’existence de cette maison remonte à 1729 dans un acte de cession. La maison apparaît dans son implantation actuelle sur un cadastre sarde de 1732. Le 14 juillet 1903, César Duval alors Maire de St Julien, fait apposer une plaque commémorative célébrant la signature du Traité de St-Julien de 1603, qui se serait tenu dans la Tour.
La Maison Paget
La Maison Paget a abrité durant les XVIIIème et XIXème siècles une illustre famille de la ville qui donne au diocèse de Genève son dernier évêque en la personne de Monseigneur Joseph-Marie Paget (inhumé aujourd’hui en l’église de St-Julien). César Duval a ouvert dans ce bâtiment une pharmacie, qu’il cédera par la suite à Albert Corbaz, maire de la ville de 1896 à 1910. Le style élaboré et harmonieux de l’ample façade datant du XVIIIème siècle est comparable à l’architecture de Carouge en Suisse.
L’Hôtel de Ville
Le bâtiment actuel, qui date de 1862, a été construit selon les plans de César Auguste Pompée. L’Hôtel de Ville est un bel exemple de l’architecture du XIXème siècle, mêlant classicisme français et style renaissance italienne. Suite au rattachement de la Savoie à la France par le Traité de Turin en 1860, la construction souligne alors l’importance de la ville. L’édifice est construit sur l’ancien clos domanial où se trouvaient les ruines du château de St-Julien.
Les Monuments aux Morts des Guerres 14-18 et 39-45
La plaque commémorative située à l’intérieur de la Mairie est l’œuvre du marbrier Bianchini de Carouge. Le monument placé devant l’Hôtel de Ville est l’œuvre d’André Fournier, sculpteur à Collonges. Il sera érigé en 1922 et en 1925 les noms des enfants de Cervonnex y seront apposés.
Le Traité de Saint-Julien
Cette plaque commémorative a été posée en 2003 pour marquer les 400 ans de paix à St-Julien. Le traité est signé le 21 juillet 1603 entre la Savoie et Genève. Il instaure la paix et garantit notamment la libre circulation des personnes et des marchandises. Une autre plaque commémorative marquant les 300 ans de ce traité se trouve dans le centre-ville. Celle-ci, inaugurée en 1903, se trouve sur l’une des façades de la Maison Lavorel, bâtisse où aurait été signé le traité.
Le Monument César Duval
Né en 1841 et décédé en 1910 à St-Julien. Pharmacien, Maire de St-Julien en 1882, Député en 1883, Sénateur en 1898, Président du Conseil Général de Haute-Savoie en 1905. C’est en tant qu’historien qu’il a réalisé de nombreux ouvrages sur l’Histoire de la Ville. Il fait construire la première école municipale, aujourd’hui l’espace Jules Ferry. Son buste est la réalisation de l’artiste James Vibert de Carouge.
L’Espace Jules Ferry
C’est sous la mandature de César Duval, avec le soutien du député Théobald Dupont, que sera construit ce bâtiment. En 1881 le premier groupe scolaire public pour les filles à St-Julien y prendra place. Aujourd’hui le bâtiment accueille la Bibliothèque Municipale, l’École Municipale de Musique et de Danse, ainsi que des locaux municipaux dédiés aux associations.
La Sous-Préfecture
En 1860 St-Julien redevient chef-lieu d’arrondissement et sous-préfecture de la Haute-Savoie. Ces attributions marquent alors l’indépendance et l’importance de la ville. Le bâtiment a été construit entre 1862 et 1865 par l’architecte César Auguste Pompée, assisté de l’entrepreneur genevois J.P. Pachon. Ses façades de briques, rehaussées de chaînes et de chambranles de pierre blanche, ainsi que la toiture d’ardoise, évoquent le classicisme français du XVIème siècle.
La Place du Marché
Sur cet emplacement, à la place du parking actuel, le Sous-préfet M. Faton de Favernay, achète l’ancien couvent des Capucins pour servir de caserne de gendarmerie (bâtiment détruit en 1965). Après la 2ème Guerre mondiale s’ouvre, dans un bâtiment situé à la place de la résidence Les Symphonies, le collège de jeunes filles, qui deviendra plus tard le lycée mixte Madame de Staël. Les espaces verts sont aménagés en terrain de sport.
La Promenade du Crêt
En 1724 un arrêté établit le "Promenoir du Crêt".Cette promenade est alors rendue praticable et arborée de tilleuls. Avec les déblais issus de la construction de la voie ferrée, on nivelle le promenoir. La promenade accueillait des foires, des comices agricoles et des fêtes en tout genre. Dans les années 60 un terrain de camping sommaire y est même aménagé.
Le Monument aux Volontaires de l’an II
Cette colonne est érigée en 1892 pour marquer le centième anniversaire de la réunion de la Savoie à la France. Le monument commémore la mémoire des citoyens de la commune de St-Julien enrôlés dans les armées de la République française au cours des années 1790.
Sur les faces du piédestal on lit notamment le nom du Général de Division de l’armée napoléonienne Michel-Marie Pacthod, originaire de St-Julien.
La Villa Marie
Construite au début du XXème siècle, elle doit son nom aux Sœurs de la Présentation de Marie qui la reçurent en don dans les années 1950.La congrégation est restée propriétaire de la demeure jusqu’en 1999. Cette élégante bâtisse bourgeoise, aux façades richement décorées est dotée d’une tour au toit d’ardoises couronnée de briques. Son style du début du siècle évoque les villas de villégiature au bord des lacs du Bourget et du Léman.
Quelques belles villas dans le même quartier...
Le Monument Fernand David
Né à Annemasse en 1869, décédé en 1935 à Paris. Après ses études d’avocat à Lyon, il s’inscrit au barreau de St-Julien en 1893. En 1898 il deviendra Député. De 1919 à 1935, il deviendra Sénateur puis Vice-Président du Sénat, Conseiller Général et Président du Conseil Général de Haute-Savoie. C’est en tant que Ministre de l’agriculture qu’il montrera ses compétences. Fernand David est à l’origine de la création du Crédit Agricole et a été président de la Mutualité Agricole. Il a contribué à la valorisation de l’enseignement agricole et a aidé à la création des Coopératives ainsi que des Fruitières. Il a permis la subvention de nombreux projets destinés aux adductions d’eau, à l’assainissement et à l’électrification des villages. C’est aussi un ardent défenseur de la Zone Franche et de l’École Publique. En 1905, avec son groupe politique, il participera à l’écriture des lois sur la Séparation de l’Église et de l’État.
L’hôpital
Le premier hôpital de la ville, construit par César-Auguste Pompée et inauguré en 1864, est emporté par les flammes en 1929. Les architectes A. Olivet (genevois) et F. Raillon (annécien) dessinent les nouveaux plans de l’hôpital-hospice qui sera inauguré en novembre 1931 par Fernand David. Cette reconstruction et l’arrivée du Docteur Palluel, chirurgien de renom, feront de l’hôpital un établissement moderne reconnu pour la qualité de ses soins. Les nombreux travaux initiés dès 1957 ont contribué à la modification de son aspect d’origine.
Une halte au salon "En Apart’Thé"…
Avant de nous rendre à l’Atelier d’Art Marie-Pierre Maurer qui expose les œuvres de Françoise E. Studer, conceptrice d’intérieur…
Quelques œuvres de Marie-Pierre Maurer...
Une agréable après-midi ! Nous porterons désormais un nouveau regard sur notre ville !